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Zoom sur le Master 203 de Paris Dauphine

Comment devenir plein aux as… Heu pardon… Trader ? La profession de trader offre-t-elle encore des opportunités ? Ne nous leurrons pas, à moins d’envisager de travailler plutôt à l’étranger, d’avoir un excellent niveau en maths et d’être très résistant au stress, le métier de trader n’est pas fait pour nous. Zoom sur ce qui se cache derrière ce métier d’élite et les moyens de s’y former.

Cette profession n’est pas si romanesque que l’on pourrait le croire. Le métier de trader est moins épique que technique, surtout depuis la crise, qui a engendré la mise en place de règles plus strictes sur la spéculation et l’encadrement des bonus.

Nous l’avons vu, la mission du trader est d’acheter et vendre des titres ou des options. Cette activité de la finance de marché, s’exerce la plupart du temps dans une banque, mais aussi dans l’industrie ou pour un fonds d’investissements. Le Master 203 de Dauphine forme donc les spécialistes des marchés financiers pour qu’ils exercent leurs compétences au sein des banques et des entreprises d’investissement, des sociétés de gestion d’actifs, des cabinets de conseil, des compagnies d’assurance ou des grandes entreprises.

Le Master 203 de Paris Dauphine forme les étudiants à tous les métiers liés aux investissements sur les marchés d’instruments financiers et aux financements s’appuyant sur des techniques de marché. Il est conçu pour apporter aux étudiants des connaissances approfondies, à la fois théoriques, quantitatives et opérationnelles, sur tous les produits négociés sur ces marchés. Le cœur du programme est centré sur les techniques de valorisation et de négociation ainsi que sur les stratégies d’investissement, d’arbitrage, de couverture et de gestion des risques. Les enseignements couvrent tous les produits : actions, instruments de taux, changes, matières premières…, avec une orientation spécifique vers les marchés de dérivés.

Le salaire d’un débutant trader oscille entre 40 000 et 50 000 € par an pour commencer, soit au alentour de 3 000 € net par mois. C’est donc, on se l’accorde, un bon salaire pour débuter mais cela ne permet pas de rouler en Aston Martin Vantage dès les premières années… Depuis 3 ans, les rémunérations des traders ont connu un coup d’arrêt. Les premières années, un bon trader débutant peut espérer, au mieux, doubler son salaire avec les bonus, mais cela n’a rien à voir avec le début des années 2000, où la multiplication pouvait se faire par 7, 8 ou 10.

Mais dans tous les cas, trader n’est pas un métier que l’on exerce toute sa vie. Ceux qui réussissent n’y restent jamais très longtemps. D’ailleurs, pour l’occasion, Jean François Muller, rédacteur en chef de Comptazine nous rappelle son passé de trader : “Le travail est passionnant mais usant. La concentration exigée est phénoménale. Dans ce métier, quand on a passé la trentaine, on est vieux !”

Il faut savoir que même si les traders sont encadrés, leur marge de manœuvre est énorme. Plus la banque ou l’organisme financier accorde de liberté sur les transactions, plus le trader peut prendre de risques.

Les emplois autour du Trade

Il n’y a pas que les traders dans la vie ! L’assistant trader vérifie les deals et répond au back office en cas de problème ; estime le P&L (“profit and loss”) et en vérifie les principaux postes ; met à jour les pricers le matin ; répond au téléphone ; améliore des spreads sheets de pricing , de calcul de risque ou d’historiques ; contrôle le risque, les positions ; assure le lien avec la recherche ; aide pendant les grosses journées à coter des produits de base. L’assistant trader est destiné à devenir trader un jour mais ce poste n’est pas un passage obligé dans le cursus et constitue plus une voie d’attente pour les futurs traders qui nécessitent encore un peu de formation.

Le middle , back office ou risk management sont eux-aussi bel et bien présents. Les exigences en terme de diplôme sont plus raisonnables. Mais surtout rentrer dans un tel service signifie souvent accepter une embauche et s’engager pour plusieurs années (de 3 à 5 ans minimum). Pour cette raison, l’âge joue donc ici aussi un rôle prédominant. Or, plus tôt on devient trader, mieux c’est ! En fait, dans la course au front office, les gens du back et du middle sont troisièmes sur la liste après les graduates et les assistants traders mais les postes à responsabilités dans le middle, le back office et le risque existent et sont très bien rémunérés. D’ailleurs, comme ce ne sont pas les plus sexy, ils ont tendance à avoir le vent en poupe, notamment au niveau salaire.

Les contrôles

Il est très compliqué de contrôler, de surveiller l’activité des traders. Tout d’abord, il y a les limites que la banque ou l’organisme fixent aux traders. Mais si un trader a une bonne intuition et réalise une bonne affaire ? Rassurez-vous. Il ne sera pas disputé. Dans le cas contraire, il peut être juste rappelé à l’ordre dans le cas où la perte se révèle substantielle.

Les outils de contrôle sont donc de plusieurs natures et à plusieurs niveaux. Dans le processus de profilage, il convient d’intégrer à la fois l’étude du comportement, les similitudes et l’historique dans la surveillance des multiples couches de données, avec pour finalité la détection des modèles problématiques. Ce genre d’analyse permet une étude plus réaliste des activités d’un trader et rend la détection plus précoce et plus proactive.

Une méthodologie de détection rigoureuse est nécessaire pour étudier avec réalisme l’activité d’un trader et établir une échelle de risques suivant l’agrégation des avertissements et du système de prédiction de la fraude avec de multiples niveaux d’alertes. Chaque cas signalé doit donc être enregistré et classé en interne. Lorsque des cas additionnels surviennent, l’algorithme de détection doit être capable d’évaluer l’impact cumulatif et développer un classement global du risque. Les alertes qui en découleront, en provenance de canaux divers, devront dès lors être dirigées vers une interface unifiée et consolidée pour la gestion générale.

Une autre bonne solution à adopter réside dans la capacité de détecter les formules itératives de transactions suspectes en développant et en référençant les profils élaborés des traders, profils construits à partir de plusieurs sources, telles que l’historique de ses données d’activité, les comparaisons avec des groupes identiques et des règles de base. Les processus analytiques s’appuyant sur les meilleures pratiques peuvent alors utiliser les profils créés pour comparer les comportements et détecter ceux qui peuvent être suspects.

L’emploi d’outils d’analyse est important non seulement parce qu’il s’agit d’un moyen efficace pour repérer les collaborateurs impliqués dans des fraudes plus modernes et sophistiquées, mais surtout parce que cela permet de réduire considérablement les faux positifs. L’un des défis les plus importants que soulève le système de surveillance des collaborateurs tient dans le fait que, en conformité avec les conseils de régulation européens, les institutions financières sont tenues d’enquêter sur toute indication d’activité illégale de la part d’un collaborateur dont le service de sécurité, ou en charge des audits, serait informé. L’une des missions fondamentales dans un processus global de gouvernance a pour forme la production de preuve réelle afin d’éviter d’exposer les institutions à d’importants volumes de fausses alarmes inoffensives.

Si les scénarios et les règles représentent une part importante dans un programme de surveillance des collaborateurs, seul un système utilisant des modèles analytiques comprenant du profilage peut résoudre le dilemme des faux positifs auxquels sont confrontés les enquêteurs internes en charge de la fraude. Une solution analytique capable de traiter ces questions permet aux enquêteurs de pouvoir consacrer plus de temps à investiguer sur un nombre plus restreint de collaborateurs classés à haut risque et de pouvoir également relever le défi des pertes liées aux fraudes, aux risques et à l’opérationnel, propres au problème des faux positifs.

La bourse est donc un système organisé, maîtrisé par des techniciens, experts dans le domaine de la finance. Même si, d’apparence, tout peut se révéler très simple, il n’en est rien. La capacité à obtenir et à lire l’information ne peut être acquise qu’en restant rivé à un fil d’actualité ininterrompu et reste de loin la seule manière de trader efficacement.

C’est actuellement la mode, les options binaires seraient des trucs et astuces pour gagner de l’argent sur le web. “Bonjour, c’est Julien ! Vous aussi vous voulez gagner 2 000 € en 20 minutes, alors regardez bien la vidéo qui va suivre…”

Concrètement, des plateformes en ligne vous proposent d’investir votre argent sur un site et de faire des paris. Plus un jeu de hasard qu’une technique boursière, le site prend une commission à chaque Trade. Vous pourrez remarquer alors l’exacte similitude entre les options binaires et le blackjack.

La définition de ce qu’est une option binaire est donnée d’entrée de jeu pour rassurer l’internaute : “Une option binaire est tout simplement le moyen d’investissement boursier sur internet le plus simple et le plus rentable pour les débutants. Le trading sur option binaire ne vous demande qu’une seule chose, faire le choix entre : parier sur la hausse ou la baisse d’une action sur une durée comprise généralement entre 10 et 15 minutes.” Cette formidable opportunité qui vous est proposée, s’accompagnera donc d’une proposition commerciale pour investir sur cette plateforme.

Malheureusement, cette nouvelle source de revenu providentielle proposant du trading options binaires pour lesquels aucun prestataire de services d’investissement autorisé n’a pu être clairement identifiée. Autrement dit, vous ne savez pas où vous mettez les pieds et n’êtes pas sûr de retrouver votre mise.

Il est donc évident que ces sites vous font courir un gros risque, que vous n’aurez jamais l’assurance de retrouver votre argent et encore moins d’en gagner. Julien serait-il donc un gros menteur ?

D’une manière générale, rappelle l’AMF (Autorité des Marchés Financiers), vérifiez toujours que l’intermédiaire financier qui propose ou conseille ces investissements, figure bien sur la liste des établissements financiers autorisés à exercer en France (www.amf-france.org) “Si l’intermédiaire concerné ne figure pas sur ces listes, nous vous invitons fortement à ne pas répondre à ses sollicitations”, résume l’AMF. Un conseil simple et sage, qu’il faut s’empresser de suivre.

En savoir plus : Les mots clés pour “parler trader”

  • Action : titre que l’on achète et qui représente une part du capital d’une société. Permet d’obtenir une rémunération (les dividendes).
  • Broker (= courtier) : intermédiaire commercial entre l’acheteur et le vendeur.
  • Obligation : titre qui représente une part d’une société ou d’une collectivité publique. Contrairement aux actions, la rémunération est déterminée à l’avance, à une échéance fixée.
  • Option : promesse d’achat ou de vente d’un titre à un prix fixé d’avance, pendant une période définie.
  • Marché à terme : marché où l’acte de vente se réalise “à terme”. Tout l’enjeu est de jouer sur la hausse ou la baisse des cours dans ce laps de temps.
  • Spéculation : opération d’achat puis de vente de titres dans l’objectif d’en tirer un bénéfice grâce à la variation de leurs cours.
Par Publié le : 15 septembre 2015Catégories : Business1 Commentaire