C’est une des principales questions de l’étudiant qui termine ses études, est-ce que je vais trouver du travail rapidement ? Cette angoisse naît généralement de discussions entre étudiants pendant les années d’études. Certains n’ont pas trouvé de stage, d’autres n’ont pas trouvé d’employeur pour faire leur apprentissage. On apprend aussi que le BAC +5 serait réservé à quelques élites et que malgré une moyenne de 12 en sortir de licence, l’entrée en master n’est pas assuré. A l’issue du diplôme, là encore, il y aurait des difficultés pour trouver un travail…

Ces symptômes ne font, pas encore, partie du milieu comptabilité, finance et paie. Le comptable, le financier, le gestionnaire de paie, sont des  métiers indispensables pour une entreprise. Certaines peuvent tenter de sous-traiter mais les risques liés aux fuites d’informations sont grands. Beaucoup de groupes ont également rencontré certains problèmes techniques liés à la délocalisation. Les données n’étaient pas correctement traitées, le temps de vérification a explosé les coûts prévisionnels… Bref jusqu’à maintenant, délocaliser un service comptable, paie ou financier n’est pas la meilleure idée.

Ces métiers appartenant à la comptabilité, la finance ou la gestion d’entreprise sont souvent assortis de responsabilité. Ce sont donc les qualités humaines qui vont être louées par l’employeur. Rigueur, honnêteté, logique, relationnel… Car, oui, à contre-courant des idées reçues, c’est également un métier de contacts.

L’avantage de ces métiers, c’est que pour chaque entreprise, il existe une organisation différente, dans laquelle le rôle des salariés peut varier énormément. Par exemple,  dans une entreprise, les comptables seront chargés de faire la tenue comptable basique, puis créeront un reporting mensuel en effectuant une présentation à tour de rôle des résultats à la direction. Dans une autre entreprise, le responsable comptable se verra confier la supervision des achats pour contrôler les dépenses par la même occasion.

Chaque entreprise offre des opportunités, des postes différents, des responsabilités différentes et, très souvent, des perspectives d’évolution en cas de développement de la société.

Oui, le comptable unique ou le responsable comptable ou le directeur administratif et financier (selon la taille de la société) est responsable du bon développement de la société. Il n’attend pas dans son vieux bureau qu’on lui amène les documents à saisir dans son logiciel. Le comptable s’ouvre aux autres, récupère les informations, informe la direction d’un éventuel problème, il est surtout le gardien de la bonne santé financière de l’entreprise.

Les entreprises ne peuvent se passer de comptables. Ils sont partout : dans les PME (petites et moyennes entreprises), les grandes entreprises, les cabinets d’expertise-comptable. Et les possibilités d’embauche sont nombreuses. Il suffit de regarder les job-boards pour constater cela. Tout comme les commerciaux, les bons comptables sont recherchés, très bien rémunérés et souvent fidélisés dans une entreprise pour conserver leurs talents. Plus de 12 000 offres en comptabilité sont publiées tous les mois sur les différents sites d’emplois. Qu’est-ce que cela signifie ?

Le recrutement, c’est savoir déceler les qualités du futur employé

Avec un BTS (brevet de technicien supérieur) comptabilité et gestion des organisations et quelques semaines de stage, il n’est pas rare de décrocher son premier CDI. De nombreux postes d’assistants comptables ou de comptables clients sont à pourvoir. La saisie des factures, l’analyse des comptes ainsi que la gestion de la trésorerie sont des tâches récurrentes et très demandées. Il faut être très rigoureux et particulièrement assidu.

Le recruteur cherche certaines qualités humaines pour assurer des postes à responsabilités dans la comptabilité et la finance. Rigueur, logique, discrétion et sens de la communication sont les quatre principales qualités d’un financier.

La comptabilité recouvre de nombreux métiers et les besoins vont du bac au bac +5. L’aide-comptable est chargé de la tenue des comptes, de l’enregistrement des opérations. L’assistant de gestion est le collaborateur du dirigeant de PME-PMI qui assure les fonctions administratives, commerciales et comptables. Le comptable supervise le travail de l’aide-comptable et établit des documents de synthèse qui mettent en lumière la situation financière de l’entreprise. Le directeur financier conçoit, met en œuvre et développe le système d’information et de gestion financière. Le contrôleur de gestion analyse en permanence les performances de l’entreprise. L’auditeur analyse le fonctionnement d’un service ou d’une entreprise afin de proposer des recommandations au chef d’entreprise. Enfin, l’expert-comptable assure une mission de conseil auprès des dirigeants d’entreprise.

Certes longtemps doté d’une image plutôt rébarbative, le secteur a largement évolué. Informatisation oblige, les professionnels consacrent moins de temps à la pure gestion comptable et beaucoup plus au conseil stratégique, au service d’entreprises de plus en plus demandeuses en la matière. Soit davantage de temps sur le terrain et moins derrière son bureau !

Traditionnellement garants d’une rentabilité optimale, aujourd’hui les gestionnaires assument le contrôle des risques, dans un contexte marqué par les récents scandales financiers. Une évolution qui profite notamment aux spécialistes de l’audit. Les sociétés font de plus en plus appel à des professionnels, impartiaux, susceptibles de contrôler l’application des procédures, dans toutes les branches de l’entreprise.

Une responsabilité de taille, qui requiert, dans la plupart des cas, un haut niveau de qualification. Si les titulaires d’un bac +2 demeurent appréciés de la profession comptable pour leurs compétences techniques, mieux vaut poursuivre ses études pour accéder aux postes les plus stratégiques. Les diplômés des écoles de commerce et de troisième cycle de gestion sont ainsi très appréciés.

L’apprentissage des techniques informatiques et bureautiques est indispensable. Le comptable doit maîtriser des logiciels appliqués à la comptabilité comme SAP ou Sage. La filière comptabilité et gestion se compose de trois niveaux de diplômes : le DCG (diplôme de comptabilité et de gestion) à bac+3 (niveau licence) ; le DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et de gestion) à bac +5 (niveau master) ; le DEC (diplôme d’expert-comptable) à bac +8, rang suprême de la hiérarchie comptable. Ces diplômes sont recherchés et les diplômés ont souvent plusieurs propositions à la sortie de leur cursus. Les salaires des débutants varient de 20 000 € à 28 000 € bruts par an pour un BTS, de 24 000 € à 32 000 € pour un DCG et de 30 000 € à 36 000 € pour un DSCG.

Pas de problème pour trouver un emploi à l’issue de la formation

Les futurs contrôleurs de gestion, experts-comptables, directeurs financiers, auditeurs et autres n’ont pas de souci à se faire. L’internationalisation du marché, la mise en place des normes comptables européennes, ainsi que les départs à la retraite des baby-boomers du secteur, tout semble converger pour faire d’eux des professionnels très recherchés sur le marché.

Bien sûr, les quatre principaux cabinets du secteur – PricewatershouseCoopers, Ernst & Young, Deloitte et KPMG, surnommés les « Big Four » – sont en recherche permanentes de collaborateurs. Les cabinets de conseils, les petites et moyennes entreprises, ainsi que les grandes sociétés de tous les secteurs, s’arrachent les compétences des jeunes diplômés. Pour preuve, les fonctions liées à la finance et à la gestion figureraient à l’heure actuelle, selon l’APEC (Association pour l’emploi des cadres), en tête des recrutements effectués par les entreprises françaises.

Le marché de l’emploi est d’ailleurs en pénurie de candidats. Les candidats compétents font défaut depuis déjà quelques années. Les contrôleurs de gestion sont très demandés et les responsables comptables de confiance sont chouchoutés. Il n’est pas rare de voir les salaires des responsables comptables grimper pour atteindre des niveaux de rémunération très confortables. Clairement, les chefs d’entreprises ont pris conscience de la rareté de leurs salariés et en prennent grand soin. En effet, seul le responsable comptable pourra assister le chef d’entreprise dans toutes ses décisions, presque à la manière d’un associé et toutes les entreprises en développement ont ces besoins.

Les cabinets de recrutement sont unanimes, les entreprises vont continuer de rechercher des jeunes diplômés pour renforcer leurs services financiers. C’est d’ailleurs pour les fonctions de directions financières, comme la comptabilité et le contrôle de gestion, que les candidats les plus recherchés sont ceux qui ont tout juste quitté les bancs de l’école.

En effet, les jeunes diplômés représentent déjà 20 % des nouveaux comptables en entreprises, et 21 % des contrôleurs de gestion récemment recrutés. Or, compte tenu de l’expérience professionnelle limitée voire inexistante, la formation suivie est déterminante dans les choix des recruteurs. Ces entreprises cherchent des jeunes à former, adaptables et malléables, pour qu’ils puissent épouser parfaitement l’organisation et le développement de l’entreprise.

Un déficit chez les experts-comptables

Le marché des cabinets de recrutements en comptabilité, finance et paie explose. Même au sein des cabinets d’experts-comptables, les besoins sont grands. Il est difficile pour l’expert-comptable de trouver son chef de mission ou un collaborateur confirmé.

Au niveau des experts comptables justement, des enquêtes réalisées par l’ordre national de la profession pointent les difficultés de recrutement émergentes : 43 % des cabinets ont du mal à embaucher, 25 % mettent ainsi en cause la rareté du personnel et 34 % la difficulté à trouver du personnel compétent et qualifié.

De même, le nombre d’experts-comptables est insuffisant. Malgré les récents efforts de l’Ordre pour attirer des jeunes dans les formations, le marché souffre d’un manque de professionnels. Il faut maintenant 1 500 nouveaux diplômés tous les ans pour assurer la relève et répondre aux besoins d’un marché en forte progression.

Ces formations qui payent

En deux ans après le bac, il existe déjà plusieurs formations possibles dans le cursus. Le BTS (brevet de technicien supérieur) comptabilité et gestion des organisations et le DUT (diplôme universitaire de technologie) GEA (gestion des entreprises et des administrations) sont deux voies potentielles. Il est possible de poursuivre ces cursus à l’université en licences pro, en IUP (institut universitaire de technologie) en comptabilité-finances et en masters professionnels en comptabilité, contrôle, audit…

L’autre grande filière pour les diplômes comptables est le DCG – diplôme de comptabilité gestion et à bac +5, le DSCG – diplôme supérieur de comptabilité gestion. Le DSCG est nécessaire pour ensuite pouvoir prétendre à passer le doctorat, le DEC.

Il faut savoir que pour les métiers de contrôle de gestion, les sociétés recherchent encore et toujours des profils issus d’écoles de commerce généralistes ou de parcours universitaires en économie et gestion. Les enseignements dispensés dans ces établissements permettent d’avoir une vision globale sur la stratégie des entreprises, ce qui est nécessaire pour comprendre et piloter les différents indicateurs de gestion d’une entreprise.

Pour les postes en comptabilité, les recruteurs recherchent des diplômes plus spécifiques. Il faut connaître les règles comptables, savoir s’organiser, gérer les priorités, être à l’aise sur le logiciel de l’entreprise… Pour ces raisons, les directions financières se focalisent principalement sur des profils issus du cursus d’expertise comptable. Il s’agit classiquement du diplôme de comptabilité et de gestion (DCG) obtenu au niveau licence, et le diplôme supérieur de comptabilité et de gestion (DSCG) correspondant au grade de master.

Évidemment, le diplôme le plus prisé est le diplôme d’expertise comptable (DEC). Il nécessite, en plus d’avoir validé des examens, d’avoir effectué un stage de trois ans en cabinet d’expertise comptable, et d’avoir soutenu un mémoire. Également, les diplômés d’expertise-comptable ont souvent une vision plus large de la fonction comptable et financière. Non seulement, ils sont garants de la fiabilité et de l’exactitude des états financiers et des comptes, mais ils peuvent également participer à la stratégie financière de l’entreprise. C’est pour toutes ces raisons que ce sont des profils extrêmement recherchés.

Les entreprises sont également à la recherche de candidats polyvalents maîtrisant plusieurs compétences. Les ingénieurs diplômés d’écoles de commerce ont particulièrement la cote. En effet, les recruteurs les considèrent a priori comme étant plus à l’aise avec les métiers du chiffre, et comme ayant une bonne compréhension des processus opérationnels et industriels.

Les jeunes diplômés sont également au centre de l’attention des banques de financement et d’investissement. Ces dernières, après avoir subi de plein fouet la crise financière, reprennent timidement les recrutements de candidats au sortir de l’école. A la différence des directions financières, les banques se focalisent davantage sur les candidats issus de formations plus techniques, comme des masters spécialisés en finance de marché ou en ingénierie financière. Ces formations constituent également des viviers de candidats intéressants pour les postes de risk management. Un domaine de plus en plus important pour les établissements bancaires français. En effet, depuis la crise financière, ceux-ci cherchent davantage à contrôler les outils et les modèles développés par les traders en salle de marché. S’il peut paraître étonnant de confier cette tâche à des jeunes diplômés, ces derniers sont à l’inverse, les mieux à même d’en assumer la responsabilité.

Le difficile parcours du professionnel des métiers du chiffre

Au fil de nos discussions avec des experts-comptables, des responsables de formation et des étudiants, nous avons quand même soulevé des obstacles majeurs à la réussite des étudiants dans ces parcours.

« Déjà le premier mythe est l’obtention du diplôme en huit ans. En réalité, ce doctorat s’obtient au moment où l’on obtient l’attestation de fin de stage. Il reste derrière à trouver un sujet de mémoire (dans les tâches ou missions réalisées durant le stage, collecter la documentation, etc.), rédiger la notice officielle puis attendre la réponse, en cas de validation, rédiger le mémoire, préparer la déontologie et l’épreuve de révision (épreuve regroupant les matières EC et CAC)… Il faut donc compter un an au mieux en plus des huit ans pour être diplômé et tout ça en ayant réussi chaque étape du premier coup (attestation de stage, première notice 4.1, épreuves). » nous raconte Poitreno, un futur titulaire du DEC.

L’autre réalité concerne la vie de stagiaire. Il est vrai que ce n’est pas festif tous les jours. Le volume de travail rentre difficilement dans un cadre à 35 heures. Le week-end est occupé à la préparation du rapport de stage et de la préparation au DEC. Les rendements imposés par les experts-comptables collaborateurs sont souvent très importants. Il n’est pas rare de voir les salariés réaliser des heures supplémentaires non rémunérées, accompagnées de stress et d’un rythme intense.