Le fromage français est une marchandise fort appréciée à l’étranger, dont la réputation n’est plus à faire. À tel point que le qualificatif « français » est souvent accolé à toutes sortes de productions de plus ou moins bonne qualité, dans l’espoir qu’il suscite chez le consommateur un sentiment rassurant et l’envie d’acheter. De plus, beaucoup de nos recettes traditionnelles ont été copiées pour la fabrication de fromages à l’étranger !

Malgré les diverses restrictions qu’imposent certains pays, relatives au lait cru, les producteurs français sont parvenus à exporter 675 202 tonnes de fromages dans le monde en 2012, dont 78 % dans l’UE, pour un chiffre d’affaires total de plus de 2,8 milliards d’euros. Ainsi, le fromage reste la première de nos exportations laitières.

Toutefois, la France n’est pas le plus gros producteur de fromage d’Europe. Et cette situation n’est pas nouvelle puisque cela fait cinq ans que cela dure selon Eurostat, l’office de statistiques de l’Union Européenne.

Malgré l’importance des fromages dans la gastronomie française, nous ne sommes que le deuxième plus important producteur du vieux continent derrière… l’Allemagne, qui produisait presque un quart du fromage européen (22%) en 2017.

Quels sont les principaux pays importateurs de fromages français ?

Il s’agit avant tout de pays européens. L’Allemagne est première du classement avec 133 899 tonnes en 2012, la Grande-Bretagne est seconde avec 114 826 tonnes. Les fromages français représentent 24% de leurs importations de fromages.

En dehors de l’Europe, ce sont les États-Unis qui importent le plus de fromages français avec 21 704 T en 2012. La Suisse se classe en 2ème position avec 14 312 tonnes puis le Japon en 3ème avec 10 578 tonnes en 2012.

Il s’agit toutefois d’un chiffre relativement faible, en comparaison de ceux des pays européens. Cela s’explique notamment par le fait que les États-Unis sont le premier producteur mondial de fromages, que beaucoup des fromages fabriqués là-bas sont en fait des copies de fromages européens et que les fromages français de tradition sont bien souvent dans l’impossibilité d’entrer sur leur territoire. En effet, les fromages au lait cru n’y sont acceptés qu’après avoir subi 60 jours d’affinage : du coup, nombre de fromages comme le camembert AOC (21 jours d’affinage) n’y parviennent jamais.

L’Allemagne favorise davantage les grandes exploitations que la France grâce à sa législation, assure le quotidien économique: “les normes pesant sur les installations deviennent très lourdes et donc coûteuses dès que la ferme compte plus de 100 vaches en France, contre 300 en Allemagne”.

La France propose des petites séries de fromages certes à haute valeur ajoutée mais qui poussent à la hausse les coûts de production et de marketing. Contrairement à l’Allemagne, dont l’offre est très peu diversifiée, peu de références, peu de valeur ajoutée mais des bas prix, ce qui facilite rait les exportations.

En clair, l’Allemagne privilégie la quantité à la qualité. Une stratégie payante pour vendre plus de produits, à moindre prix.