Le Code du travail prévoit une obligation générale de sécurité qui incombe à tout employeur. À ce titre, il doit évaluer et prévenir l’ensemble des risques professionnels auxquels sont exposés les salariés. Lorsque les mesures de prévention se révèlent insuffisantes, certains risques sont facteurs de pénibilité. Au-delà de certains seuils d’exposition, la loi prévoit la mise en place d’actions spécifiques et instaure des mécanismes de compensation au bénéfice des salariés concernés.

Dans ce contexte, des solutions sont imaginées par les entreprises pour réduire la pénibilité du travail, diminuer le risque d’accident et de maladies professionnels et accroître la productivité. Quelques sociétés développent également cette nouvelle technologie pour offrir des soins de rééducation à des personnes atteintes d’handicaps.

Des exosquelettes pour les entreprises        

Afin d’atténuer la pénibilité de certaines tâches dans ses ateliers, la SNCF conçoit un exosquelette polyvalent. Cet exosquelette d’assistance à l’effort consiste en une armature mécanique portée par les agents qui permet de réduire les risques de troubles musculosquelettiques. L’idée est d’assister l’agent sur des tâches qui sont physiquement contraignantes.

Si des exosquelettes sont déjà utilisés dans l’industrie ou le BTP, le modèle développé par la SNCF, en partenariat avec la PME Ergosanté Technologie, a pour spécificité de pouvoir assister la mise en œuvre de plusieurs fonctions. « On n’est pas là pour augmenter les capacités de l’agent, on est là pour assister ce qui est pénible : soulever une charge, maintenir les bras en l’air, une flexion du tronc vers l’avant, soutenir un outillage… », précise Yonnel Giovanelli, ergonome.

Conçu pour prévenir les traumatismes de l’épaule, du dos et du coude, l’exosquelette supporte le poids et les contraintes mécaniques. Il assiste ainsi les agents dans des opérations de manutention et dans le maintien de trois positions : les cervicales lorsque l’agent regarde vers le haut, la posture des bras en l’air et la flexion du tronc vers l’avant. Testé au technicentre de Bischheim, près de Strasbourg, l’exosquelette sera finalisé dans le courant du mois de mai, avant une homologation fin juin.

Autre utilisation, pour une entreprise dans le bâtiment, l’outil est maintenu par le bras mécanique et l’effort est maintenu au minimum pour l’ouvrier.

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L’utilisation des exosquelettes pose toutefois de nouvelles questions relatives à la santé et la sécurité des opérateurs. Avec l’objectif d’assister les salariés lors de la réalisation de certaines tâches, leur usage fait naître un espoir légitime d’améliorer les conditions de travail grâce à la réduction de la charge physique et des risques de troubles musculosquelettiques (TMS). Les exosquelettes, qui s’inscrivent dans un ensemble de nouvelles technologies d’assistance physique, posent toutefois de nouvelles questions relatives à la santé et à la sécurité des opérateurs. 

D’une part, l’opérateur peut être exposé aux risques classiques inhérents aux machines (risques mécaniques, électriques, thermiques, liés au bruit et aux vibrations, etc.). 

D’autre part, les changements apportés dans les façons de travailler, du point de vue des stratégies gestuelles comme du point de vue de l’organisation du travail, peuvent être source de postures contraignantes, de stress, de fatigue cognitive (surcharge informationnelle), de troubles proprioceptifs ou encore de perte d’équilibre ou de chute.

L’INRS pointe six risques principaux : inconfort dû aux frottements et pressions répétés, risques de collision, déséquilibre et/ou mouvements incontrôlés, augmentation du stress due à l’attention exigée, sollicitations cardiovasculaires accrues, nouvelles contraintes biomécaniques à risques de TMS.

Exemples d’applications d’exosquelette

Un exosquelette trouve ses applications dans tous les domaines nécessitant une posture de travail bras en hauteur avec ou sans outil : travaux publics, industrie, service. Le spectre est extrêmement étendu : des ouvriers d’industries métallurgiques, automobiles, aéronautiques, navales manipulant outils légers (perceuses, ponceuses, torches de soudage…) aux compagnons de chantiers du bâtiment (peintre, électricien, étancheur…) ainsi que pour tous les autres postes de travaux sous caisse (maintenance, réparation, entretien, …)

Dans le domaine médical, des exosquelettes de jambes robotisées, pour que les personnes handicapées puissent remarcher, sont développés par les polytechniciens passionnés de Wandercraft.

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