Le chiffre officiel du ministère est de 52 millions d’euros pour 700 000 candidats, 175 000 enseignants mobilisés, 4880 sujets, un truc de dingue. Néanmoins, un rapport conjoint de l’inspection générale des finances et de l’inspection générale de l’éducation nationale (excusez du peu…) intitulé « propositions pour une évolution du baccalauréat » énonce « le coût s’établirait plutôt entre 90 et 100 M€ ».

82 euros de moyenne par candidat.

Et chaque candidat coûte en moyenne 82 euros : 52 euros pour le bac professionnel, 89 euros pour la filière générale et 100 euros par candidat au bac technologique.

Un coût qui a grimpé de 45,5% entre 2008 et 2009 sous le ministre Xavier Darcos par la revalorisation de la correction de copie passant de 1,32 euros par copie corrigée à 5 euros, et 9,60 euros l’heure pour les épreuves orales, dans le cadre du plan « reconquête du mois de juin » : ça ne s’invente pas ! En effet, l’idée était que les enseignants continuent à assurer des cours pendant la correction de copie pour les secondes et les premières…aujourd’hui 3 semaines du mois de juin sont consacrées au BAC, soit 8 % de l’année scolaire des lycées….

A la décharge du ministère, il y a 7 % d’inscrits en plus en 2012 qu’en 2011, notamment à cause du bac professionnel désormais en 3 ans qui a attiré des jeunes – même si certains bacs n’attirent pas tant que ça :  les palmes revenant aux bacs pro “mise en œuvre des matériaux, option céramique” : deux candidats, et les « perruquiers-posticheurs » : 24 candidats.

Les multiples options coûtent des fortunes.

« 25 % à 40 % des mentions  « très bien » dans les séries générales du baccalauréat s’expliquent par les épreuves facultatives » dit le rapport. Un exemple frappant de la multiplication très coûteuse des options : « au total 57 langues vivantes peuvent être évaluées au baccalauréat alors même qu’elles ne sont pas toutes enseignées dans le système éducatif » ! On peut choisir le swahili, le macédonien, et même l’amharique ou le laotien… alors que 66,7 % des langues sont choisies par moins de 200 candidats, et seulement 11 langues par plus de 1000 candidats.

Le rapport propose non seulement de réduire le nombre d’options, de langues en particulier, (aux langues européennes et régionales soit tout de même 20 langues encore), mais je cite : « il est possible de réduire à 4 le nombre des épreuves écrites terminales sans affecter significativement la liste des candidats reçus ni celles des ajournés ». C’est-à-dire que pour un Bac s, on conserverait des épreuves en math, physique-chimie, SVT, et français, et pour le reste un contrôle continu, et les résultats seraient exactement les mêmes.

Le rapport préconise également la suppression pure et simple des rattrapages, ces épreuves à l’oral qui permettent à des notes médiocres de remonter… qui prennent encore 4 jours, de nombreux centres et examinateurs…et qui ont une « qualité certificative contestable » selon ce rapport ! On pourrait selon le rapport les remplacer par un examen du livret scolaire. Un bon élève ayant curieusement échoué de peu aux épreuves verrait son travail de l’année récompensé.

D’autant que pour l’entrée dans le supérieur, le BAC n’est plus qu’une condition suspensive, et les admissions sont déjà faites bien avant les résultats.

Tout ça pour que entre 85 et 90 % des lycéens le valide, avec un niveau souvent mauvais : 5,9 % des bacheliers S ont eu moins de 6 dans une des trois matières principale : math, physique ou SVT. Il est vrai que sur un budget général de l’éducation nationale de 61 milliards d’euros environ, 100 millions d’euros représente un coût de 0,16 %…. Alors évidemment, repenser à un BAC sélectif, où 80% ne serait plus un objectif, veut dire admettre que les élèves ont des comportements différents vis-à-vis de l’école, revaloriser les voies professionnelles et manuelles, et admettre que le taux d’échec n’est reporté que sur la licence en fac où la sélection se fait par le vide.

Par Publié le : 27 juin 2012Catégories : Actualités0 Commentaire