L’Europe est devenue le premier marché de ventes de véhicules électriques, devant la Chine. Petite révolution, bien que les ventes de véhicules aient baissé de 24% en Europe en 2020 par rapport à 2019, les ventes de véhicules électriques et les hybrides rechargeables ont explosé en 2020.

Cette accélération des ventes est flagrante. Alors qu’ils elles ne représentaient que 3% des ventes d’automobiles en Europe en 2019, elles ont dépassé les 10% de parts de marché en 2020. Plus encore, les parts de marché pour les véhicules électriques grimpent à 25% sur les principaux marchés européens (Allemagne, France, Royaume-Uni, et encore plus en Suède (50%), aux Pays-Bas (75%) et en Norvège (85%). Dire qu’il y a seulement 5 ans, la Norvège n’était qu’à 20% de parts de marché.

Entre les aides financières et les nouvelles règlementations nationales et européennes, les français n’ont d’autre choix que de se tourner vers la mobilité électrifiée. Cette conjonction de facteurs -financiers, réglementaires et industriels- permet au véhicule électrique de s’imposer désormais comme une la norme future de la mobilité individuelle.

Les véhicules électriques sont pour le moment assez chers à l’achat.

 

Prix

Autonomie (WLTP)

Dacia Spring

À partir de 16 990 €

230 km

Renault Twingo

À partir de 21 350 €

190 km

Volkswagen e-up!

À partir de 23 740 €

260 km

Opel Corsa-e

À partir de 31 300 €

362 km

Renault Zoe

À partir de 32 000 €

395 km

Cependant, les tarifs vont certainement pouvoir baisser. Voitures et utilitaires électriques coûteront moins cher à construire que les véhicules à combustibles fossiles à partir de 2025, 2026 ou 2027 selon les catégories, tout simplement parce que la production en masse permettra des économies d’échelles. C’est toute la chaîne d’approvisionnement et de production qui doit se mettre en place.

Selon l’ONG Transport et Environnement, « Les berlines et les SUV électriques seront aussi peu coûteux à produire que les véhicules à essence à partir de 2026, et les petites voitures suivront en 2027.  Concernant les utilitaires, les modèles légers seront moins chers à fabriquer à partir de 2025 et les modèles lourds à partir de 2026 ».

Les véhicules seront donc moins chers à l’achat, en moyenne, même avant subventions — sans compter à terme les économies de carburant à l’usage. Par exemple, une berline électrique devrait alors s’aligner vers 2026 sur le prix d’un véhicule thermique, autour de 24 000 euros, contre près de 48 000 euros pour la version électrique actuelle.

D’ailleurs, certains acteurs du marché n’hésitent pas à promettre une baisse significative rapide. Elon Musk, propriétaire de Tesla, a estimé qu’il serait rapidement en mesure de proposer une voiture électrique à 25 000 dollars soit une réduction d’au moins 10 000 dollars par rapport au modèle de base qu’il propose actuellement à la vente.

Pour y parvenir, il faut réduire le coût des batteries qui représente la moitié du prix du véhicule. Pour ce faire, Tesla a exposé plusieurs procédés de fabrication innovants pour construire des batteries. Les avancées portent sur la conception des cellules, sur la chaîne de fabrication, sur l’utilisation du silicone, sur la fabrication de la cathode et les métaux utilisés et enfin sur l’intégration dans la voiture elle-même.

La baisse des coûts de production s’explique donc par la baisse du coût des batteries ainsi que par la mise en place de chaînes de production dédiées aux véhicules électriques. C’est une bonne nouvelle quand on sait que les véhicules à batterie électrique représenteront 50% des ventes de véhicules neufs en Europe d’ici à 2030 et 85% en 2035.

Les constructeurs européens ne gagnent pas encore assez d’argent sur la commercialisation des véhicules électriques. Chez Renault, la marge brute de la Zoé est à 5% et celles de la gamme E-Tech sont à 7%, soit 2 points de moins que les équivalents thermiques. Côté Volkswagen, la marge faciale des ID.3, e-Up et e-Golf est de 4,5 points. En premium, chez Mercedes-Benz, la marge faciale pour l’EQC (électrique) est de 7 points, contre 10 en thermique. Toutefois, chez d’autres, Hyundai ou Kia, qui ont déjà plusieurs années de commercialisation des gammes électrifiées sur les grands marchés mondiaux, les marges brutes restent quasi-équivalentes (11%) à celles des modèles thermiques.

Selon une étude de Pricewaterhouse Coopers (PwC), la production d’une voiture électrique d’une autonomie de 300 km coûte actuellement aux constructeurs environ 4 500 euros de plus qu’un modèle à moteur thermique classique. Un modèle hybride rechargeable comparable, affichant une puissance de 100 kW, coûterait 3 600 euros de plus. Le cabinet américain considère que les voitures électriques vont continuer de peser sur les marges bénéficiaires des constructeurs automobiles dans les années à venir. En effet, ces derniers doivent encore augmenter la proportion de voitures électrifiées de 35 à 45 % d’ici à 2030 et ce, afin de respecter les objectifs fixés par l’Union européenne et les différentes COP (Conférences des Parties). Cependant, pour maintenir la croissance des ventes de ces modèles, ils ne peuvent répercuter qu’une infime partie de ces coûts supplémentaires aux acheteurs de voitures.

PwC s’attend à ce que le coût des cellules de batterie passe de 90 euros le kilowattheure aujourd’hui à 68 euros dans dix ans. Les surcoûts pour les véhicules hybrides rechargeables pourraient tomber à 2 500 euros d’ici à 2030, à 1 500 euros pour les voitures électriques et à 3 000 euros pour les voitures à pile à combustible.