L’économie française se métamorphose. Il est facile de constater que beaucoup de sites industriels ferment leurs portes dans notre pays. L’ère industrielle décline au profit des prestations de services et du tourisme. Notre patrimoine historique, culturel, architectural est l’un des plus abondants. Chaque village de France a sa spécificité, nos musées regorgent d’œuvres absolument époustouflantes, notre capitale abrite des chefs d’œuvre à la pelle.

La France : 1ère destination touristique, moteur de l’économie française

Cette année encore, la France reste la première destination mondiale avec près de 83 millions de touristes étrangers. Le tourisme est un secteur clé de l’économie française, qui génère entre 7 et 8 % de notre PIB et représente 2 millions d’emplois directs et indirects : une force pour l’économie française.

Suite aux attentats, nous avons assisté à une baisse de fréquentation de nos sites touristiques. Le gouvernement et les professionnels ont tenté de restaurer l’image du tourisme français à l’étranger, notamment avec un « plan de promotion » ciblé de 10 millions d’euros. De nombreuses annulations de touristes japonais avaient été enregistrées après les attentats qui avaient frappé la France, mais on assiste désormais à un retour massif de la clientèle nippone avec « des réservations aériennes en hausse de 60 % vers Paris pour le premier trimestre 2017 », a soutenu M. Ayrault.

Les objectifs sont simples. La France doit rester une destination mondiale et atteindre les 100 millions de touristes en 2020. C’était tout du moins l’objectif du gouvernement Cazeneuve.

On imagine forcément que les sites emblématiques sont très largement rentables. Pourtant, ce n’est pas toujours le cas. Il faut concevoir l’économie du tourisme dans sa globalité avec, les monuments et les recettes touristiques liées aux visites mais aussi à la consommation des touristes aux alentours, dans les restaurants, les achats de souvenirs, etc.

Combien a coûté la tour Eiffel ?

La Tour Eiffel, par exemple, est un des symboles de Paris. Cette construction plutôt récente attire les foules. Est-ce que notre tour adorée est rentable ?

Évidemment, la tour ayant été construite à la fin du XIXe siècle, les comptes seront présentés en francs.

La tour Eiffel a coûté 7 799 401,31 francs-or de 1889. Gustave Eiffel a détaillé les postes de coûts principaux, qui sont au nombre de 3. Il y a tout d’abord l’infrastructure pour 666 080,52 francs (Fondations et maçonnerie, 493 373,48 francs, plus les soubassements à 147 054,14 francs et les maçonneries supplémentaires à 25 652,90 francs), puis la fourniture et le montage de la superstructure (Sabots et contre-sabots d’appui : 35 046,56 francs, Fers et fontes : 3 000 676,56 francs, Montage : 847 399,00 francs, Organes mécaniques : 1 153 145,91 francs, Plates-formes : 607 828,61 francs et Peintures : 125 572,82 francs), et enfin des frais d’ensemble qui s’élèvent à 956 554,99 francs.

 

Si l’on ne tient pas compte de sa valeur historique, de son emplacement et que l’on souhaitait s’en faire une réplique dans son (grand) jardin, la Tour Eiffel coûterait 28 millions d’Euros. Corrigées de l’inflation, les dépenses de M. Eiffel représentent aujourd’hui environ 32 millions d’euros.

En tenant compte de sa valeur historique par contre, l’ordre de grandeur est tout autre. Une étude italienne a estimé la valeur de la Tour Eiffel à 434 milliards d’euros, soit cinq fois plus que le Colisée de Rome, et un cinquième du PIB français.

Par expérience, un bien n’a de valeur que ce qu’on lui propose en échange. Je doute quand même que quelqu’un mette sur la table 434 milliards d’euros pour notre Tour Eiffel.

La Tour Eiffel rapporte ?

Les files d’attentes de la Tour Eiffel sont toujours pleines et cela, toute l’année. Profiter de cette vue imprenable sur Paris est incontournable pour les visiteurs du monde entier. C’est le premier monument privé payant le plus visité au monde. Pourquoi privé ? Notre cher tas de ferraille est mondialement connu et appartient à la Ville de Paris et à des actionnaires privés.

Les visiteurs sont de plus en plus nombreux : 20 000 curieux environ lui rendent, chaque jour, une petite visite (soit presque 7 millions par an). En 2015, elle a généré un chiffre d’affaires de plus de 81 millions d’euros.

La Tour Eiffel n’est pas exploitée directement par la ville de Paris. Pour exploiter le monument, la Mairie de Paris a choisi de contracter avec une société privée, la Société d’Exploitation de la Tour Eiffel (SETE). Il y a une convention de service public entre la Mairie de Paris et cette société. Les derniers résultats publiés (2015) sont en perte de 3 millions, mais  succèdent à quelques millions de bénéfices les années précédentes. Il ne faut pas oublier les attentats du 13 novembre 2015 qui ont pesé sur le tourisme de la fin d’année.

En 2015, la SETE a employé en moyenne 346 personnes en ETP (équivalent temps-plein). La masse salariale brute hors charges patronales 2015 a été de 20 019 134,22 €, en hausse de 5,5 % par rapport à 2014. La rémunération annuelle brute moyenne pour une personne travaillant à temps complet a été en 2015 de 61 423 € (+ 0,7 % par rapport à 2014).

Évidemment, la SETE doit prendre à charge la maintenance de l’édifice. Entre le remplacement de l’infrastructure de l’installation du scintillement, la peinture, la réparation de l’ascenseur Est, et le remplacement des charpentes, les charges sont nombreuses.

La Société d’Exploitation de la Tour Eiffel n’est donc pas une « cash-machine » ultra rentable. Pour autant, il ne faut pas oublier l’ensemble de tous les petits souvenirs, les commerces, les restaurants et tous les sites avoisinants qui profitent bien de la vieille dame. On peut même considérer que la France toute entière profite de la Tour Eiffel et Paris plus particulièrement.

 

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Par Publié le : 28 juin 2017Catégories : Economie, Gestion et Finance0 CommentaireMots-clés : , ,