Les clients attendent aujourd’hui des experts comptables qu’ils leur fournissent de l’analyse et du service en plus de la liasse fiscale. Si le bilan, le compte de résultat et les documents administratifs sont la base de la production des comptes, le cabinet d’expertise-comptable qui n’apporte pas de conseils périclitera à coup sûr. Ce n’est plus une simple externalisation de l’établissement de documents administratifs et comptables que les clients demandent mais un accompagnement personnel et professionnel. En effet, en matière de création d’entreprise, compte tenu de la complexité de notre système social et fiscal, le conseil de l’expert-comptable s’avère précieux voire indispensable à l’entrepreneur qui doit plutôt se concentrer sur la gestion de sa société, son développement et sa pérennisation.

Une galaxie de métiers

Encore aujourd’hui, l’expert-comptable, dans la structure traditionnelle du cabinet d’expertise-comptable, dirige le cabinet en s’appuyant sur des chefs de mission qui supervisent le travail de collaborateurs polyvalents. Le collaborateur classique gère ses dossiers intégralement. Il tient la comptabilité au quotidien, établit les paies, les déclarations sociales et fiscales ainsi que le bilan des entités dont il a la charge que ce soit des entreprises individuelles, des sociétés, des associations…

La complexité croissante de notre système fiscal, social et réglementaire, entraîne une spécialisation des compétences et un changement dans le mode d’organisation des structures. Les cabinets s’organisent en pôles : social, juridique, fiscal, comptable, marketing… Chaque pôle requiert des aptitudes spécifiques qui nécessitent de recruter des spécialistes. Les cabinets d’expertise-comptable deviennent des viviers de compétences et offrent aux salariés des carrières variées, notamment dans les domaines du droit, du contrôle de gestion, de l’analyse financière, de l’optimisation fiscale, de l’informatique, du marketing, du commerce…

Un secteur sans chômage

Il convient de souligner que la filière de l’expertise-comptable ne connaît pas le chômage et recrute sur tout le territoire français. Elle recrute entre 10 000 et 15 000 personnes par an et a besoin de tous les niveaux de compétences : BTS (bac+2), DCG (bac+3), DSCG (bac+5) et Diplômées d’Expertise-Comptable (Bac+8). 1 000 nouveaux experts-comptables par an seront requis pendant de nombreuses années.

Ces spécialisations et cette pénurie de personnels qualifiés entraînent une hausse des salaires. Aujourd’hui, un collaborateur d’un pôle social avec deux ou trois années d’expérience gagne entre 30 et 35 000 euros bruts par an, tout comme un fiscaliste ou un collaborateur de commissaire aux comptes. Les salaires des chefs de mission grimpent vite autour de 50 000 euros bruts et ceux des experts comptables peuvent aller bien au-delà.

Les nouvelles technologies au cœur du métier

Si pour vous, le comptable est une personne renfermée et asociale qui note quelques mystérieux hiéroglyphes sur des feuilles de papier de carbone, vous faites fausse route. L’informatique est devenue le compagnon essentiel du métier de comptable. L’automatisation de certaines tâches et la dématérialisation des documents sont des évolutions majeures dans le développement de la profession. De nos jours, les relevés bancaires se comptabilisent automatiquement et bientôt, les factures électroniques se déverseront toutes seules dans la comptabilité. La maîtrise des logiciels et de leur paramétrage est devenue tout aussi importante que celle des techniques comptables. Le métier se concentre alors de plus en plus sur les tâches à forte valeur ajoutée : le conseil, l’optimisation fiscale, l’audit, la gestion de patrimoine ou les missions informatiques. Afin de répondre aux besoins grandissant des clients, l’expert-comptable doit fournir de plus en plus de services. Il ne faut pas oublier que l’expert-comptable n’est pas un fournisseur classique, son titre le contraint à réaliser constamment des prestations de qualité irréprochable.

Une profession éthique et valorisante

Les entreprises n’ont aucune obligation légale de faire appel à un expert-comptable. Il s’agit donc d’une démarche volontaire qui suppose une relation différente de celle que le chef d’entreprise aurait avec les salariés de son service comptable. D’ailleurs, une véritable relation de confiance et de soutien doit s’établir entre le client et l’expert-comptable. L’expert-comptable a sa responsabilité propre ; donc il n’est pas sous la subordination de son client. En revanche, il a envers son client, une obligation de résultat lorsqu’il s’agit par exemple, de sortir les documents dans les temps et une obligation de conseil lorsqu’il doit attirer l’attention, avertir, éclairer, préconiser une solution. L’expert-comptable peut être mis en cause pour avoir failli à cette obligation de conseil, par exemple, par omission de conseil quant à une nouvelle disposition fiscale. Cela nécessite des mises à jour de compétences régulières, de la formation permanente pour les experts-comptables eux-mêmes (40 heures de formation obligatoire par an) mais aussi pour tous les salariés de l’expertise-comptable ce qui participe à l’effort de spécialisation et de savoir-faire.