Nous partageons leur quotidien, ils s’appellent Norman, Martine, Natoo, Squeezie et sont tous des youtubeurs professionnels. Ces stars du net racontent leur vie et nous font rire sur les différents réseaux sociaux. Ils représentent également le rêve (illusoire) de gagner de l’argent sans bouger de chez soi.

Pourtant, le boulot de youtubeur est loin d’être simple. Pour être performant, il faut cumuler de nombreuses casquettes. Scénariste, monteur vidéo, cadreur, gestionnaire de partenariats… le nombre de compétences requises est impressionnant. A cela s’ajoutent le matériel et les frais de tournage. Il ne suffit plus d’une webcam pour se lancer. Même les streamers réalisent des investissements en matériel informatique, vidéo et son pour rester dans le standard actuel. Et bien sûr, il faut que le contenu publié trouve son public, qu’il soit original, souvent drôle ou décalé.

Par exemple, rien que pour la prise son, comptez 285€. Le MV7 de chez Shure permet d’obtenir une parfaite captation tout en minimisant les bruits indésirables grâce à sa technologie d’isolation de la voix. Pensez également à rajouter la perche, elle coûte 44€.

Quels sont les minimums pour YouTube pour générer des revenus ?

Pour générer des revenus sur YouTube, vous devez demander à participer au Programme Partenaire YouTube et y être admis. Il existe des critères d’éligibilité minimaux définis par YouTube pour participer au programme.

  1. Respecter les règles de monétisation.
  2. Résider dans un pays ou une région où le Programme Partenaire YouTube est disponible
  3. Cumuler plus de 4 000 heures de visionnage valides sur des vidéos publiques au cours des 12 derniers mois
  4. Compter plus de 1 000 abonnés
  5. Posséder un compte AdSense associé

Le compte Google AdSense permet de vendre le trafic sur la chaîne et ainsi générer des revenus publicitaires. Le principe est que plus vos vidéos sont vues, plus elles vous rapportent. Si de nombreux chiffres et estimations sur les tarifs appliqués selon le nombre de vues sont donnés sur Internet, l’algorithme permettant à YouTube de déterminer la rémunération des YouTubeurs, n’est pas connu.

En toute hypothèse, l’objectif est d’augmenter le nombre de vos vues et de vos abonnés sur votre chaîne. La régularité de vos publications et le lien que vous créerez avec vos abonnés sont essentiels pour réussir.

Pour gérer et augmenter leurs revenus, certains YouTubeurs se rapprochent de réseaux multi-chaînes, également appelés Multi-Channels Networks (MCN) ou Networks YouTube. Selon le cas, ils peuvent gérer la production des vidéos et le marketing, se charger de mettre en relation les YouTubeurs avec des marques ciblant leur public, les conseiller pour optimiser leurs contenus ou encore leur proposer des collaborations avec d’autres YouTubeurs qu’ils accompagnent. En contrepartie, ces réseaux prennent un pourcentage sur les revenus.

Il existe différentes méthodes pour générer des revenus sur YouTube :

  • Revenus publicitaires : générer des revenus publicitaires grâce aux annonces display, en superposition et vidéo.
  • Souscriptions aux chaînes : les membres de votre chaîne effectuent des paiements mensuels récurrents pour bénéficier d’avantages spéciaux que vous proposez.
  • Section de merchandising : vos fans peuvent parcourir et acheter les produits de marque officiels qui sont présentés sur vos pages de lecture.
  • Super Chat et Super Stickers : vos fans paient pour que leurs messages soient mis en avant lors des chats.
  • Revenus YouTube Premium : percevez une partie des frais d’abonnement des abonnés YouTube Premium lorsqu’ils visionnent votre contenu.

Outre le nombre minimum d’abonnés et de vues, YouTube se réserve le droit d’examiner le contenu en profondeur pour vérifier si toutes les règles sont correctement respectées.

Critères d’éligibilité minimaux pour activer les fonctionnalités de monétisation

N’oubliez pas que chaque fonctionnalité possède ses propres critères d’éligibilité. Certaines fonctionnalités peuvent ne pas être disponibles en raison d’obligations légales locales.

Une fois votre demande de participation au Programme Partenaire YouTube acceptée, vous pouvez accéder aux fonctionnalités de monétisation suivantes :

 

Critères

Revenus publicitaires

  • Être âgé d’au moins 18 ans ou avoir un représentant légal âgé de plus de 18 ans pouvant gérer vos paiements via AdSense
  • Créer des contenus conformes aux Consignes relatives aux contenus adaptés aux annonceurs

Souscriptions aux chaînes

  • Avoir au moins 18 ans
  • Compter plus de 30 000 abonnés

Section de merchandising

  • Avoir au moins 18 ans
  • Compter plus de 10 000 abonnés

Super Chat et Super Stickers

  • Avoir au moins 18 ans
  • Résider dans un pays ou une région où Super Chat est disponible

Revenus YouTube Premium

  • Créer du contenu visionné par un utilisateur qui est abonné à YouTube Premium

La réalité versus la fiction

Les critères d’éligibilité, le manque de moyens pour se lancer, une faible cote de popularité sont autant de freins pour démarrer une carrière sur YouTube. Nombreuses et nombreux sont les vidéastes à avoir tenté leur chance. Bien que certains aient percé, beaucoup sont restés dans l’ombre.

La célébrité est également à double tranchant. Norman Thavaud s’est confessé sur le site dhnet.be et raconte :

« J’avais fait une vidéo intitulée Chat en mission, réalisée à la Gondry. J’ai bossé énormément dessus, elle m’a coûté 25 000 € ! Cher pour une vidéo Youtube. Mais vu son côté un peu désuet, des gens ont critiqué : ‘Bravo pour ta vidéo à 2 €’. Mec, je n’aurai aucun retour sur investissement ! Ces 25 000 balles, je les ai données pour que tu kiffes ! Bref, ça m’avait fait trop mal au cœur. »

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« Youtube rapporte pas mal d’argent quand tu fais des millions de vues, assure celui qui réalise en moyenne une vidéo par semaine. Quand je dis ça, les gens imaginent de suite le yacht et les sacs Louis Vuitton. Mais une vidéo coûte tellement d’argent que je ne gagne pas tant que cela. Le strict minimum pour une vidéo est 6 000 balles. Tout ce que je gagne, je le réinvestis dans mes vidéos. Je gagne surtout ma vie avec des opérations publicitaires ou mes droits d’auteur. La scène ne me rapporte pas tellement, juste une passion. Quand tu cumules le tout, je vis très bien mais Youtube n’est pas une machine à sous ! »

Pourtant, la publicité rapporte beaucoup à la plateforme. YouTube génère 15 milliards de dollars par an, soit 10% du chiffre d’affaires d’Alphabet. La maison-mère de Google a dévoilé début 2020 ses résultats financiers pour l’année 2019, avec pour la première fois, des données économiques autour de la plateforme de streaming.

C’est bien sûr le nombre astronomique de visionnages qui permet à la plateforme de générer ses revenus. Fort de ses 24 milliards d’utilisateurs annuels, consommateurs intensifs de 80 000 vidéos toutes les secondes, la plateforme aux 720 000 heures de clips ajoutés quotidiennement, qui pèse à elle seule 37 % du trafic mondial sur les mobiles, possède des arguments de poids pour séduire les annonceurs.

Et bien sûr, « Si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit »

Les rémunérations de YouTube

Aujourd’hui, les youtubeurs expliquent qu’il très ardu de pouvoir vivre entièrement de sa chaîne via Adsense. Même les plus gros youtubeurs ne parviennent pas à générer tant d’argent que cela ça avec ce procédé. Dans le cas où les rétributions de YouTube atteignent des sommes importantes, il ne faut pas oublier que cela constitue le chiffre d’affaires du youtubeur qui ne travaille pas tout seul. Après déduction des charges et des salaires pour l’équipe, il est déjà honorable pour un youtubeur de se verser un salaire. Cela fait en réalité bien peu quand on considère la charge de travail et l’audience du créateur. Par extrapolation, on imagine bien que les plus petits youtubeurs qui cumulent seulement quelques dizaines de milliers d’abonnés sur YouTube parviennent difficilement à vivre exclusivement des revenus de la plateforme.

À cela viennent s’ajouter le côté extrêmement aléatoire de ces revenus et les démonétisations régulières sur la plateforme. De nombreux créateurs se plaignent en effet des problèmes de « claims », à savoir les revendications des ayants droits de certains passages audio ou vidéo présents dans certaines vidéos. Le cas se présente aujourd’hui très régulièrement, depuis l’arrivée du fameux article 13 concernant la propriété intellectuelle, et d’outils de détection automatique très performants sur YouTube.

Les partenariats et le cross-plateforme

Alors que YouTube est actuellement la plateforme où les influenceurs sont le mieux rémunérés, c’est bien Instagram qui tire son épingle du jeu avec 71,1% d’engagement réel (commentaire ou partage), contre 8.8% pour YouTube et seulement 7% pour Facebook.

Du pain béni pour les marques qui s’empressaient alors de profiter de la notoriété des influenceur(se)s pour faire leur promotion, moyennant une rémunération.

Sur Instagram, les tarifs varient en fonction du type de publication. Si un simple post est vendu une centaine de dollars par un influenceur à faible notoriété, une vidéo de célébrité sera quant à elle, proposée pour plus de 3 000 dollars en moyenne.

Le marketing d’influence fait face aux mêmes enjeux que la publicité classique : convertir les followers en clients. Payer 30 000 euros pour 30 secondes de spot publicitaire à la télévision ou investir la même somme dans une campagne vidéo publiée sur Instagram ou Facebook, et obtenir en retour un certain nombre de vues, aussi élevé soit-il, ne présagera en rien de la conversion des prospects en réels acheteurs. Si l’analyse quantitative est ici aisée, l’approche qualitative l’est beaucoup moins même si le nombre de likes peut donner une certaine indication de l’efficacité du sponsoring et du contenu et ainsi influencer directement la rémunération variable de l’influenceur.

Il est important de dissocier les réels « instagrammeurs » ou influenceurs, des célébrités ou personnages publics. Les « purs influenceurs », principalement des Youtubeurs et instagrammeurs, sont ceux avec lesquels les marques peuvent collaborer et mettre en place des campagnes marketing à destination de leurs abonnés et followers. Ainsi, parmi les influenceurs français les plus connus, ceux dont c’est le métier principal, on retrouve en tête Norman Thavaud, ou encore Cyprien, qui cumulent respectivement au 31 mars 2021, plus de 6,1 et 6 millions de followers sur Instagram.

Contrat de cession de droit à l’image, contrat de prestation de services, contrat de travail, il n’existe pas de « contrat type » pour les spécialistes de l’influence digitale pour la simple raison que le « partenariat » peut revêtir plusieurs formes. Rédaction d’articles, vidéo sponsorisée, relation pérenne contractuelle, shooting photos, etc.

Dans ce contexte, il semble en effet difficile d’échapper à la définition légale de l’activité de mannequin de l’article L.7123-2 du Code du travail : « Est considérée comme exerçant une activité de mannequin, même si cette activité n’est exercée qu’à titre occasionnel, toute personne qui est chargée :

  • Soit de présenter au public, directement ou indirectement par reproduction de son image sur tout support visuel ou audiovisuel, un produit, un service ou un message publicitaire ;

Soit de poser comme modèle, avec ou sans utilisation ultérieure de son image.

Statut juridique du youtubeur

Le statut d’auto-entrepreneur est considéré comme le plus avantageux, notamment pour les métiers du web. Il permet aux YouTubers, blogueurs, etc qui en ont besoin, d’exercer en parallèle une activité salariée. Sur le portail des auto-entrepreneurs, les vidéastes en herbe ont une page dédiée à la déclaration des revenus YouTube.

Pour les stars comme Norman ou Cyprien, dont le chiffre d’affaires dépasse 72 600 euros, un autre statut est alors nécessaire :

  • Pour une chaîne YouTube personnelle, appartenant à un seul YouTubeur, les statuts de SASU ou d’EURL sont généralement les plus adaptés. La SASU est d’ailleurs la forme juridique choisie par Norman.
  • Pour une chaîne YouTube commune à plusieurs YouTubeurs, les formes juridiques de la SAS ou de la SARL conviendront davantage.

L’activité déclarée sous le régime d’auto-entrepreneur peut être exercée à titre principal, ou à titre complémentaire. Ce régime permet, par exemple, de débuter un projet d’entreprise notamment pour les youtubeurs, blogueurs, webmasteurs, webmarketeurs.

Le dispositif comporte un certain nombre d’avantages. On peut noter que les formalités liées à la création d’entreprise sont simplifiées et que ce statut permet d’anticiper le paiement des charges fiscales (sur option) et sociales avec l’application d’un taux forfaitaire sur le chiffre d’affaires.

Egalement, l’auto-entrepreneur peut bénéficier du statut de l’EIRL (entrepreneur individuel à responsabilité limitée) en affectant à son activité professionnelle, un patrimoine spécifique séparé de son patrimoine personnel. Il conserve toutefois le régime fiscal et social forfaitaire lié au régime auto-entrepreneur.

L’auto-entrepreneur qui obtient l’Aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (Acre, ex-Accre) consiste en une exonération partielle de charges sociales, dite exonération de début d’activité, et un accompagnement pendant les premières années d’activité.

Les personnes concernées par le statut d’auto-entrepreneur

Il est possible pour un travailleur indépendant de choisir le statut d’auto-entrepreneur si le seuil de chiffre d’affaires est respecté. Le statut permet de cumuler des activités de natures différentes (commerciale, artisanale et/ou libérale) et de travailler en parallèle d’une activité principale : salarié, demandeur d’emploi, agriculteur, fonctionnaire, retraité, étudiant. Cette possibilité colle bien aux besoins des youtubeurs, blogueurs, webmasteurs, webmarketeurs. Il faut toutefois :

  • Être majeur (ou mineur émancipé par décision d’un juge des tutelles) ;
  • Avoir une adresse postale en France ;
  • Être de nationalité française ou ressortissant européen (ressortissant étranger hors Union Européenne sous conditions) ;
  • Ne pas être sous tutelle, ni sous curatelle ;
  • Ne pas être condamné à une interdiction de gérer ou d’exercer.

Par contre, il n’est pas possible d’être auto-entrepreneur dans les situations suivantes :

  • Les activités rattachées au régime social de la MSA (la Mutualité Sociale Agricole) (c’est-à-dire la Sécurité Sociale Agricole) ;
  • Les professions libérales réglementées ne relevant pas de la Caisse Interprofessionnelle de Prévoyance et d’Assurance Vieillesse (CIPAV);
  • Les activités relevant de la TVA immobilière ;
  • Les activités artistiques qui relèvent de la Maison des artistes ou de l’association Agessa ;
  • Les activités de dirigeant majoritaire d’une entreprise (Gérant majoritaire ou en collège de gérance) ;
  • Le cumul avec une activité de travailleur indépendant non salarié déjà immatriculé, relevant de l’Urssaf pour le recouvrement de ses cotisations sociales.

Les conditions pour être auto-entrepreneur

Le statut d’auto-entrepreneur est autorisé seulement si le chiffre d’affaires (CA HT) annuel ne dépasse pas les seuils fixés. Deux seuils différents s’appliquent selon deux différents types de bénéfices :

  • Activités de commerce et d’hébergement : 176 200 €
  • Prestations de services et professions libérales non réglementées : 72 600 €

ATTENTION : certaines activités sont exclues du régime micro-entrepreneur. Sont notamment concernées, les activités relevant de la TVA immobilière (opérations de marchands de biens, lotisseurs, agents immobiliers, opérations sur les parts de sociétés immobilières), les locations d’immeubles nus à usage professionnel, certaines activités commerciales ou non commerciales comme la location de matériels et de biens de consommation durable.

Le régime micro-entrepreneur ne peut pas être choisi lorsque l’activité est exercée dans le cadre d’un lien de subordination pour laquelle seul le salariat doit être retenu.

Le régime micro-entrepreneur ne dispense pas de l’obligation :

  • De l’obtention d’une qualification ou d’une expérience professionnelle pour des activités telles que les métiers du bâtiment, de l’automobile, de l’alimentaire, de la coiffure, de l’esthétique…;
  • De l’inscription au répertoire des métiers (RM) pour les activités artisanales ou au registre du commerce (RCS) pour les activités commerciales, qu’il s’agisse d’une activité principale ou secondaire;
  • De la souscription d’une assurance professionnelle pour certaines activités, notamment pour le bâtiment;
  • De l’ouverture d’un compte bancaire dédié à l’activité professionnelle. Pour certaines activités artisanales, le micro-entrepreneur est tenu d’attester de sa qualification professionnelle lors de sa déclaration de début d’activité.

Dans notre cas, un youtubeur est soumis au seuil de 72 600€ de chiffre d’affaires annuel. S’il dépasse ce montant, il rentre dans la période de tolérance, période pendant laquelle il doit changer de statut. L’auto-entrepreneur peut rester sur le régime fiscal de la micro (auto)-entreprise si le dépassement de seuil de CA HT n’intervient que sur une seule année.

Les spécificités du régime d’auto-entrepreneur

Lors de la création d’une entreprise commerciale ou artisanale, le youtubeur doit obligatoirement déclarer son activité d’auto-entrepreneur en ligne. Cette déclaration sera traitée par le centre de formalités des entreprises (CFE) suivant la nature et le lieu de l’activité.

https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr/portail/accueil.html

L’immatriculation de l’auto-entrepreneur est gratuite, à l’exception des agents commerciaux :

  • S’il est agent commercial, l’immatriculation (obligatoire) au registre spécial des agents commerciaux (RSAC) lui coûtera environ 26 €.
  • S’il est commerçant, l’inscription au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) est gratuite.
  • S’il est artisan, l’inscription au Répertoire des métiers (RM) est gratuite.

Des stages de formation existent dans les chambres de métiers et de l’artisanat (CMA) et les chambres de commerce et d’industrie (CCI). Il faut se rapprocher de la chambre de sa région pour connaître les modalités et les coûts. Il existe un service d’assistance à la formalité proposé par les CFE des chambres des métiers et de l’artisanat (CMA) et des chambres de commerce et d’industrie (CCI). Son coût est en moyenne de 90 € pour les CMA et 60 € pour les CCI.

Certaines activités imposent d’être couvert par un contrat d’assurance professionnelle (métiers du bâtiment par exemple, garantie décennale). Il faut se renseigner sur la réglementation liée à l’activité concernée sur le site www.service-public.fr et impérativement souscrire le cas échéant, un contrat d’assurance avant de débuter l’activité.

Le versement libératoire de l’impôt sur le revenu

Il est possible d’opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu lors de l’adhésion au régime ou dans les 3 mois suivant le début de l’activité. Dans ce cas, l’impôt sur le revenu est payé en même temps que les cotisations (au mois ou au trimestre) avec application d’un taux spécifique en fonction de l’activité concernée :

Secteur d’activité

Taux

Activité d’achat/revente, de vente de denrées à consommer sur place et de prestations d’hébergement (BIC)

1 %

Location de meublés de tourisme classés

1 %

Activité de services relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC)

1,7 %

Activité de services relevant des bénéfices non commerciaux (BNC)

2,2 %

La contribution à la formation professionnelle (CFP)

En plus des charges sociales, les auto-entrepreneurs sont redevables d’une contribution à la formation professionnelle leur permettant de bénéficier du droit à la formation professionnelle (à condition d’avoir déclaré un chiffre d’affaires positif au cours des 12 derniers mois). Cette cotisation, versée chaque mois ou chaque trimestre, est égale à :

Secteur d’activité

Taux

Artisans

0,3 %

Commerçants et professions libérales non réglementées

0,1 %

Professions libérales réglementées

0,2 %

Les taxes pour frais de chambre consulaire

Les artisans et commerçants sont soumis à la taxe pour frais de Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) ou de Chambres des Métiers et de l’Artisanat (CMA). Cette taxe est à régler en même temps que les cotisations et contributions sociales. Elles servent au financement des chambres (CCI et CMA).

Activité exercée

Taux à appliquer sur le chiffre d’affaires

Alsace

Moselle

Chambre consulaire concernée

Prestations de services

0,044 %

0,044 %

0,044 %

CCI

Prestations de services artisanales

0,480 %

0,650 %

0,830 %

CMA

Vente de marchandises, restauration, hébergement

0,015 %

0,015 %

0,015 %

CCI

Achat/revente pour un artisan

0,220 %

0,290 %

0,370 %

CMA

Artisan en double immatriculation CCI/CMA

0,007 %

0,007 %

0,007 %

CCI

La cotisation foncière des entreprises (CFE)

Le montant de cette taxe varie en fonction du lieu d’implantation de l’auto-entreprise. L’année de la création, l’auto-entrepreneur est dispensé de cette taxe.

Déclaration et paiement des cotisations pour l’auto-entrepreneur

Au moment de l’adhésion, le micro-entrepreneur choisit de déclarer et payer ses cotisations et éventuellement l’impôt sur le revenu mensuellement ou trimestriellement.

Dans l’hypothèse où il n’y a pas de réalisation de chiffre d’affaires, aucun impôt sur le revenu ni de cotisations sociales ne seront payés. Toutefois, l’auto-entrepreneur doit systématiquement compléter et adresser sa déclaration même en l’absence de chiffre d’affaires (CA), en inscrivant «0», pour la période concernée. À défaut de déclaration, une pénalité peut être appliquée pour chaque déclaration manquante. Si l’auto-entrepreneur ne régularise pas son dossier en fin d‘année, il sera taxé d‘office sur une base majorée.

Les taux de cotisations et l’impôt sur le revenu pour l’auto-entrepreneur

Le montant des cotisations et contributions sociales est calculé en appliquant au chiffre d’affaires mensuel ou trimestriel, un taux qui varie en fonction du secteur d’activité concerné (cf. tableau ci-après). Ainsi, un auto-entrepreneur connaît à l’avance le montant de ses cotisations et contributions sociales à payer.

Secteur d’activité

Taux

Activité d’achat/revente, de vente de denrées à consommer sur place et de prestations d’hébergement (BIC)

12,80 %

Prestations de services (BIC et BNC) et professions libérales non réglementées (BNC)

22,00 %

Professions libérales réglementées relevant de la Cipav (BNC)

22,00 %

Location de meublés de tourisme classés

6.00 %

Les prestations sociales (Maladie / Retraite) des auto-entrepreneurs

Maladie – maternité, allocations familiales

Il est uniquement micro-entrepreneur, il bénéficie :

  • De l’assurance maladie-maternité, gérée par l’URSSAF, pour les prestations maladie en nature identiques à celles des salariés (médicaments, soins, hospitalisation…), du droit aux prestations indemnités journalières (sauf pour les libéraux réglementés CIPAV) soumis aux conditions habituelles des travailleurs indépendants et des prestations maternité et paternité, ;
  • Des allocations familiales, gérées par la Caisse d’allocations familiales (Caf), avec des prestations identiques à celles des salariés.

Il est salarié et micro-entrepreneur :

  • Il reste affilié au régime salarié pour son assurance maladie-maternité (remboursements maladie, prestations maternité/paternité et indemnités journalières salariées),
  • Il bénéficie des prestations d’allocations familiales, gérées par la Caf ou la Mutuelle sociale agricole (MSA).

Retraite de l’auto-entrepreneur

Il est uniquement micro-entrepreneur :

Il obtient des droits à la retraite de base et à la retraite complémentaire. Les cotisations sont calculées directement sur la base du chiffre d’affaires déclaré.

Pour valider un ou plusieurs trimestres de retraite, il faut réaliser un chiffre d’affaires annuel minimum en fonction de son activité.

Il est salarié et micro-entrepreneur :

Il acquière également des droits à la retraite de base et à la retraite complémentaire pour son activité de micro-entrepreneur en fonction de son chiffre d’affaires. S’il exerce simultanément une activité salariée et une activité de micro-entrepreneur, la durée d’assurance prise en compte pour la retraite de base ne peut pas excéder, tous régimes de base confondus, 4 trimestres par an.