Les monnaies alternatives aux monnaies nationales (euro, dollar, yen, rouble, yuan…) ne sont pas nouvelles : on peut citer des monnaies locales comme l’Eusko au Pays basque ou le sol violette à Toulouse, mais aussi les miles des compagnies aériennes ou bien encore les Facebook credits, sorte de monnaie digitale. On peut également penser aux cigarettes dans les camps de concentration qui servaient de monnaie entre les prisonniers. Les nouvelles monnaies virtuelles se différencient des monnaies conventionnelles de par le fait qu’elles constituent un système monétaire permettant un paiement sécurisé, anonyme et pourtant sans banque ni autorité centrale.

Que sont les monnaies digitales ?

Le BITCOIN (BTC) est la plus connue des monnaies digitales qui existent. Concrètement, c’est de l’argent liquide électronique passant par un système de peer-to-peer c’est-à-dire sans autorité centrale ni intermédiaires. Chaque transaction entre deux utilisateurs se fait en réalité entre deux adresses électroniques à la manière d’un e-mail. L’utilisateur peut choisir une adresse différente pour chaque paiement assurant ainsi son anonymat car la transaction est cryptée. C’est donc le contraire des transactions actuelles qui s’appuient sur des banques centrales, des transactions identifiées et des frais de traitement entre les parties prenantes : commissions, frais de transferts etc…

Il existe déjà beaucoup d’autres monnaies virtuelles : Litecoin, Worldcoin, Feathercoin…. Les programmes créant ces monnaies étant libres, les codes sources sont disponibles et le modèle se propage. Chacune a ses petites caractéristiques propres (vitesse de transaction, système plus ou moins centralisé…), mais le fonctionnement reste, pour l’instant, le même que celui du Bitcoin.

Concrètement, comment ouvrir un compte, y a-t-il a un guichet ?

Une fois le Bitcoin créé, il est aussitôt mis dans un porte-monnaie électronique. Ce porte-monnaie est naturellement virtuel et figure sur votre disque dur, crytpé comme il se doit. Il est défini par son adresse Bitcoin.

Le logiciel open-source original Bitcoin est libre et gratuit. Son code source est disponible sur GitHub et peut être téléchargé sur SourceForge pour les versions Windows, Mac, Linux et Ubuntu.

Le logiciel se nomme Bitcoin-Qt. Après le téléchargement, il suffit d’installer le client sur votre système Windows, Mac, Linux ou Ubuntu.

Il créera automatiquement un portefeuille — un fichier .dat — pour vous et commencera à télécharger l’historique des transactions depuis la création : attention, cela prend des heures ! Le système ne peut fonctionner que s’il dispose d’un historique de toutes les transactions et créations : la base de données est énorme. Ce porte-monnaie est le seul élément dont vous avez besoin pour transférer des Bitcoins d’un porte-monnaie à un autre.

Vous pouvez choisir votre porte-monnaie virtuel sur des sites tels que bitcoin.org.

Une autre façon d’obtenir un portefeuille consiste à en ouvrir un en ligne sur des sites spécialisés. Cette méthode ne nécessite ni installation ni téléchargement. En revanche, vous devrez veiller à ne pas perdre votre mot de passe qui est unique et dont vous êtes le seul détenteur. Tous ces sites ne sont pas fiables à 100 % et cette méthode induit que vous confiiez la gestion de votre portefeuille à un système connu ou inconnu.

Une fois que votre portefeuille aura été créé, vous obtiendrez votre première adresse Bitcoin du type : 1BTCre3vo5KZCu5k2oLxu1DcimkNipadV6.

Vous êtes maintenant prêt à recevoir des bitcoins !

Le chiffrage du porte-monnaie à l’aide d’une « phrase de passe » est également possible ainsi que sa sauvegarde vers un fichier .dat que l’on peut ensuite stocker où on le souhaite. Dans les deux cas, prenez garde : si vous oubliez votre « phrase de passe » ou perdez votre porte-monnaie, vous ne pourrez plus jamais accéder à vos bitcoins.

Quels sont les avantages du Bitcoin ?

  • Les coûts de transaction sont très faibles (de zéro à quelques centimes), quelle que soit la somme.
  • Le système de paiement est simple. Il n’y a pas d’intermédiaire pour approuver les transactions. Les virements monétaires sont donc rapides, sans commission et fiables.
  • La censure est quasi-impossible
  • L’anonymat.

Gardons en tête que la banque de données globale des transactions est publique. Afin que ces transactions demeurent anonymes, il faut changer très régulièrement d’adresse électronique. Certes, on ne communique pas son identité, mais si on reçoit la marchandise chez soi ou, si on utilise la même adresse Bitcoin, n’importe qui peut établir la liste des paiements à partir de cette même adresse sachant qu’on peut créer autant d’adresses qu’on le souhaite. Il est d’ailleurs recommandé d’en utiliser une par transaction. Faites en sorte de ne pas donner d’informations personnelles si vous ne voulez pas être découvert !

Dis papa, comment ça naît un Bitcoin ?

Le logiciel open-source original Bitcoin est gratuit et le code source est donc disponible.

Né en 2009 et conçu par un inconnu ou un groupe d’inconnus aujourd’hui complètement disparus sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, le système repose sur une communauté d’internautes qui mettent en commun la puissance de calcul de leurs serveurs pour développer la monnaie.

L’idée est de mettre à disposition la puissance de calcul informatique pour, à la fois sécuriser et archiver les transactions (afin de ne pas pouvoir faire deux fois la même transaction) et répliquer l’extraction de matière première sous forme numérique.

Pour fonctionner, le système a besoin d’une puissance de calcul afin de vérifier et archiver les transactions effectuées dans un fichier public inviolable. Concrètement, il faut donc que des personnes mettent leur processeur d’ordinateur à disposition du réseau pour crypter et sécuriser le réseau lui-même. Pour les inciter à le faire, l’inventeur a eu l’idée géniale de rémunérer ces personnes par l’émission de nouveaux bitcoins. Il n’y a pas d’autre façon de créer des bitcoins, que d’en extraire de nouveaux par la collectivité des utilisateurs en échange du maintien du service de tenir à jour le fichier public des transactions.

L’autre idée géniale est de rendre le processus de cryptographie de plus en plus difficile. Les équations de plus en plus complexes au fil du temps pour pouvoir créer un bitcoin, nécessitent de plus en plus de puissance informatique pour les résoudre alors qu’il se crée de moins en moins de bitcoins. En effet, la création de bitcoins imite l’extraction minière des matières précieuses. On crée alors la rareté des bitcoins en posant comme valeur un volume de puissance de calcul.

Les quatre premières années, on pouvait créer 50 bitcoins toutes les 10 minutes, depuis fin 2012, c’est seulement 25 bitcoins toutes les 10 minutes et tous les 4 ans, ce nombre sera divisé par 2. Il s’agit donc de créer un actif dématérialisé et par définition « rare » dont les unités sont découvertes à la manière des chercheurs d’or qui creusent et découvrent des pépites qui viennent alimenter ensuite le stock.

Ceux qui ont contribué, grâce à la puissance de calcul qu’ils apportent, à la découverte de la solution aux problèmes mathématiques, sont récompensés par l’allocation —au hasard, comme pour reproduire le facteur « chance » de la découverte du chercheur d’or— d’un paquet de 25 unités de bitcoins.

Actuellement, il existe un peu plus de 11 millions de bitcoins mais il y a une limite absolue de 21 millions qui ne sera atteinte que dans plusieurs dizaines d’années, vers 2040 si les calculs sont exacts.

Je peux extraire du bitcoin ?

Et bien, vous pouvez toujours tenter votre chance en allant en Guyane et en vous asseyant au bord des rivières avec votre tamis pour trouver de l’or. C’est à peu près aussi rentable d’extraire du bitcoin, quoique certainement plus dangereux.

Il suffit d’utiliser un logiciel de mining tel que Cgminer ou un de ses proches parents. L’extraction se sert de la puissance de calcul de votre ordinateur. Dans un premier temps, on ne se servait que de la puissance du processeur, du CPU, pour se confronter à la « mine ». Puis, on s’est vite rendu compte que les processeurs de cartes graphiques étaient plus efficaces dans le traitement de ces calculs. De ce fait, on a mis à contribution les puissances des cartes graphiques et aujourd’hui on est passé à des ASICs (Aplication Specific Integrated Circuit) qui sont des puces conçues spécifiquement pour accomplir une seule et unique tâche. Aujourd’hui, les cartes et systèmes utilisés peuvent valoir plusieurs milliers d’euros, voire dizaines de milliers d’euros. Et cela, sans compter l’électricité nécessaire au fonctionnement de ces monstres miniers, la chaleur qu’ils dégagent et la place nécessaire.

L’activité de minage de Bitcoins n’est plus rentable pour un particulier cherchant en solitaire. Je vous conseille d’aller lire sur bitcoin.‌fr, les confessions d’un mineur de bitcoins. Cette aventure est très instructive sur l’historique et la manière d’extraire des bitcoins.

Vous pouvez toujours rentrer dans une communauté de mineurs, les pools. Avec un pool, le profit de l’équipe est redistribué entre tous les membres de l’équipe. Les revenus sont donc plus fréquents. Miner en solitaire vous permet rarement de toucher de gros gains alors qu’un pool peut vous offrir de petits gains stables et réguliers. Encore faut-il que les règles internes dans les pools soient équitables et compréhensibles : méfiez-vous !

Si vous voulez un aperçu rapide du minage sans installer de logiciel, essayez Bitcoin Plus, un mineur de Bitcoin fonctionnant dans votre navigateur avec votre CPU. Ce n’est aucunement profitable pour faire du minage sérieux mais il s’agit d’une bonne démonstration du principe du minage en équipe.

Rappelez-vous que pendant tout le temps d’extraction, le processeur et la carte graphique éventuellement, fonctionnent à 100 %. Donc, ne vous amusez pas à « miner » avec votre ordinateur portable qui risque de surchauffer gravement !

Ceci n’est pas forcément vrai pour les autres monnaies digitales que vous pouvez encore « miner », notamment les plus récentes, telles que le Worldcoin. Si ces monnaies réussissent à percer, car la concurrence est rude désormais, il est difficile de savoir quelle sera la monnaie de demain, si toutefois il devrait y en avoir une. Il devient de plus en plus difficile de les acquérir par l’extraction.

Comment obtenir des bitcoins ?

Il existe trois principales moyens de se procurer des bitcoins :

  1. Participer à l’extraction ainsi que nous venons de le voir. C’est donc a priori gratuit mais en réalité le matériel nécessaire et le temps que cela requiert, nécessitent un investissement professionnel.
  2. En acheter sur des plateformes d’échanges : Bitcoin-central, le plus français ou Bit-Stamp qui est le plus prisé pour les européens ou MT.Gox basée à Tokyo où 80 % des échanges mondiaux se font. Vous échangez des euros contre des bitcoins ou l’inverse. Ce sont des plateformes de trading classique qui récupèrent une commission.
  3. Vendre ou échanger des biens contre des bitcoins, notamment sur E-bay.

J’ai des bitcoins, qu’est-ce que je peux en faire ?

Il faut reconnaître que ces monnaies digitales, notamment le bitcoin, sont hautement spéculatives. De ce fait, la plupart des particuliers s’en servent pour spéculer : le cours a varié en un an entre 10 et 200 euros ! Mais il faut aussi imaginer qu’en bonne monnaie virtuelle, un bitcoin peut être découpé à l’infini. On échange d’ailleurs des centimes de bitcoin, des millièmes, des dixmillièmes, etc… Ce qui donne de la souplesse et permet, malgré la rareté (puisque seulement 21 millions devraient être en circulation en tout), de pouvoir s’adapter à toute transaction.

Vous pouvez les garder sur votre ordinateur personnel ou les stocker sur des sites spécialisés : attention en cas d’attaque par des hackers, n’oubliez pas que ce sont des espèces. Une fois volées, vous n’avez aucun recours car les assurances vol pour les bitcoins, n’existent pas !

Néanmoins, une activité économique se met doucement en place autour du Bitcoin. Le réseau de commerçants est encore limité.
En France, la liste est faible :

  • achatnet.pro : tablettes, ordinateurs, composants, écrans, périphériques, réseaux, photo, détecteurs de fumée, électroménager, matériel HI-FI…
  • microbitcoin.fr : pièces physiques de 1 bitcoin, carte cadeau Paytunia.
  • synalabs.com : Infogérance, VPS, Hébergement Web, Certificat SSL et Nom de domaine.
  • webapp.fr : développement et stratégie web.
  • portraithuile.com : peintures à l’huile réalisées à partir de photos.
  • electrocig-boutique.fr : cigarettes électroniques et e-liquide.
  • leboncoin.fr : liste mince des objets vendus à la fois en bitcoins et en euros sur leboncoin.
  • aubitcoin.fr : petites annonces en bitcoins.
  • John Landot : Salon de coiffure, 76 Rue du Château, Boulogne-Billancourt – 01 48 25 94 68
  • Expérience Paris : un guide touristique et concierge à Paris : www.manstouch.com

Pour l’instant, les grands sites d’e‑commerce restent à l’écart, à cause de la volatilité, de l’absence d’assurance en cas de litige, de régulations, de la liquidité de la devise et de sécurité. En revanche, vous pouvez faire un don directement en bitcoins à des organismes tels que WIKILEAKS bien entendu, payer votre abonnement sur le site de stockage de fichiers MEGA, trouver des chaussettes en alpaga via Alpaca products for bitcoins, des logiciels éducatifs, des e-books, des jeux vidéos, de la musique, des chèques cadeaux et même des spécialités belges de chez Belgian Flavours : la liste quasi-exhaustive se trouve à cette adresse : usebitcoins.info

Anonymat, sécurisation des transactions, on pense tout de suite au marché noir, ce qui est illicite. En effet, le Bitcoin sert de monnaie de référence sur des sites illégaux du dark web (allez voir the hidden wiki) comme le fameux Silk Road qui vendait en ligne toute drogue existante et auquel on se connectait par le réseau TOR. Les cybercriminels profitent de l’anonymat du procédé de « mining » et de la faible traçabilité des échanges de Bitcoins vers d’autres monnaies pour blanchir de l’argent et le transmettre en toute quiétude.

Combien vaut un bitcoin ?

La seule réponse valable est : personne n’en sait rien.

La principale caractéristique de ces monnaies virtuelles est leur instabilité. Cette valeur ne dépend que de l’offre et de la demande. Les autres monnaies sont équilibrées par un jeu à la fois complexe et subtile entre les banques centrales du monde entier. Vous l’avez compris, le Bitcoin et la plupart des autres monnaies digitales n’ont pas de régulateur, ce qui a pour conséquence que leur cours varie très fortement.

Cette monnaie n’étant pas régulée, elle vous protège de l’inflation car aucun gouvernement, aucune banque centrale ne peut dévaluer le bitcoin. Il faut bien avoir en tête que l’inflation est de 2 % par an environ en zone euro depuis quelques années et que la valeur du bitcoin a varié en 2012 entre 10 et 200 dollars.

Un Bitcoin vaut ce que les gens sont prêts à payer pour avoir une part dans l’histoire de l’humanité, une part de rêve, un sentiment de participer à l’innovation ! Le prix d’un rêve est, par définition, subjectif !

Il n’existe donc aujourd’hui aucun moyen de définir par des méthodes mathématiques, économiques ou d’arbitrage, une valeur pour les BTC ! Leur prix est uniquement déterminé par l’offre et la demande, dans un marché totalement nouveau, inefficient, non centralisé et finalement encore peu ouvert car aucun grand institutionnel ne se sert de bitcoin (sociétés, banques etc…).

Une vraie monnaie ?

La monnaie possède trois fonctions principales :

  • Une fonction d’unité de compte : elle permet d’exprimer la valeur de tous les biens et services dans une unité commune.
  • Une fonction d’intermédiaire des échanges : cela permet à chaque individu de vendre ce qui lui plaît pour acheter ce qu’il veut sans avoir besoin de chercher le fournisseur qui souhaite acheter son produit. Tout est transformable en monnaie dès lors que j’ai un acheteur et un prix.
  • Une fonction de réserve des valeurs : grâce à la monnaie, on peut conserver les revenus d’une vente pour faire un achat ultérieur, à la différence du troc par exemple qui est simultané et instantané.

Est-ce que le Bitcoin remplit ces 3 fonctions ? Il semblerait bien que oui, mais à la seule condition d’avoir comme référence, les monnaies « régulières » : dollar, euro, yen… Il faut effectuer une conversion pour savoir ce que vaut un bien ou un service en bitcoins. Mais il se pourrait que dans un futur proche, le prix de certains biens soit directement calculé et proposé en Bitcoins.

Si on part dans la théorie économique, deux références se dégagent :

Le Théorème de régression de Mises veut que toute monnaie soit à l’origine un bien sur lequel on s’appuie et qu’une sorte de conscience collective nous permette d’avoir confiance. C’est parce que le dollar et les monnaies composant l’euro (franc, deutsch mark, lire…) ont été fondées sur la valeur de l’or à leur naissance qu’aujourd’hui encore à la fois collectivement et inconsciemment, nous avons confiance en la valeur de ces monnaies. Selon cette théorie, le bitcoin n’aurait pas de valeur, puisque fondée sur rien de « concret » hormis une puissance de calcul. Au contraire même, non seulement la monnaie digitale ne crée pas de valeur, mais elle en détruit en utilisant l’énergie (électricité, donc pétrole, charbon, nucléaire…).

On pourrait échanger à l’infini sur les théories économiques de la monnaie, de sa substance, de sa naissance et de la croyance sur laquelle elle repose. Néanmoins, il est établi aujourd’hui que les monnaies telles que le dollar, l’euro, le yen et toutes les autres monnaies officielles ne sont plus adossées à aucune valeur tangible depuis l’abandon de l’étalon. La valeur d’une monnaie est seulement reflétée par le degré de confiance qu’ont les gens dans cette monnaie. Aujourd’hui les monnaies ne sont rien de plus que des écritures comptables et informatiques dans les banques centrales, et un jeu d’équilibre entre les nations. A la grande différence avec le bitcoin est le système bancaire et les intermédiaires, c’est la régulation et la centralisation qui permettent d’établir la confiance. Mais le système a ses limites et nous l’avons bien vu pendant la crise interbancaire : si la monnaie émise par une banque n’est plus acceptée par les autres banques (parce que par exemple les autres banques pensent qu’elle va faire faillite) alors cette monnaie ne vaut plus rien.

La seconde référence est la pyramide de Ponzi. Le bitcoin est-il une gigantesque pyramide de Ponzi ? Le système de Ponzi est un montage financier frauduleux dont le principe est de rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants.

Par exemple : je promets à plusieurs personnes des rendements à 30 % par an si elles me prêtent de l’argent. Si j’ai 10 clients convaincus que je suis capable de faire 30 % par an et qui m’ont prêté chacun 1 000 euros, j’ai 10 000 euros en portefeuille. Je ne peux pas obtenir 30 % par an, mais je peux le faire croire. Au bout d’un an, sur les 10 clients, j’ai deux clients qui me réclament fonds et intérêts. Je leur paie 1 000 de capital et 300 euros d’intérêts à chacun. Ces prêteurs ont bien récupéré 30 % sur leur investissement, mon portefeuille s’élève à 10 000 – 2 600 = 7 400 euros. J’espère que ces deux clients vont en parler autour d’eux et laisser entendre à d’autres personnes que je rémunère bien 30 % par an, puisque ce fut le cas pour eux. Si je récupère encore 5 clients qui me prêtent à leur tour 1 000 euros, mon portefeuille s’élève désormais à 12 400 euros, et j’espère avec cette somme pouvoir payer capital et intérêt aux clients qui souhaitent sortir. Et ainsi de suite. Les nouveaux entrants paient pour les sortants, ce qui permet d’entretenir l’illusion. Jusqu’à ce que trop de clients veuillent sortir d’un coup, ou que les sommes procurées par les nouveaux entrants ne suffisent plus à couvrir les rémunérations des anciens clients. Dans ce procédé ce sont bien les derniers entrants qui perdent tout. S’agissant du bitcoin, on pourrait craindre qu’il ne soit que « du vent », qu’il ait été inventé   par des geeks faisant croire à une sorte de révolution économique à laquelle il faut participer, et que tous les « early adopters », ceux qui ont participé au début de l’aventure ont vendu leur stock de bitcoin, sachant que tout ceci risque de s’écrouler un jour.

Toujours est-il que si des gens conçoivent qu’un système économique peut exister et perdurer avec le bitcoin, ce n’est plus « du vent ». Je vous propose de regarder de près l’expérience de l’organisation Internet Archive qui grâce à des dons en bitcoin a commencé à payer en partie ses employés en Bitcoins, Ainsi les commerçants locaux ont commencé à jouer le jeu en créant une économie locale en Bitcoin.

En conclusion nous ne saurions prédire l’avenir des bitcoins mais nous ne voyons pas pourquoi cela ne fonctionnerait pas mieux que nos monnaies actuelles qui ne sont plus adossées à aucun actif tangible. Les Bitcoins, comme toutes les autres monnaies, ont la valeur que nous voulons bien leur donner. Ainsi je suis prêt à payer pour de l’anonymat, alors le Bitcoin a une valeur intrinsèque.

Par Publié le : 31 octobre 2013Catégories : Business0 CommentaireMots-clés : , , , , ,